La brouette, une longue histoire

Konstantin Apollonowitsch Sawizkij brouette

K. A. Sawiskij, Réparations sur la voie ferrée, 1874

Datant du XIIIe siècle, la brouette est un instrument, un outil qui a toujours su accompagner les hommes dans leurs travaux. Devenue indispensable, la brouette s’est vue évoluée au fil des siècles.

Européens, asiatiques, égyptiens, la brouette s’est mondialisée très rapidement, chaque nationalité la modifiant pour satisfaire leurs besoins.

Aujourd’hui, outil toujours aussi présent dans les jardins, chantiers, la brouette se trouve sous diverses formes : une roue, deux roues, en métal, en plastique… Chaque utilisateur peut trouver la brouette qui correspond parfaitement aux travaux qu’il souhaite réaliser.

L’Europe

brouette au Moyen-AgeEn 1751, on pouvait trouver cette définition de la brouette, dans L’Encyclopédie : « Brouette : Petite machine faite en forme de charrette, qui n’a qu’une roue, et que celui qui s’en sert pousse devant soi par le moyen de deux espèces de timons, soutenus d’un côté par l’essieu de la roue, et de l’autre par les mains de celui qui machine qui pour cet effet se met au milieu. »

Bien sûr, à cette époque, la brouette était déjà dans la vie des hommes depuis plusieurs siècles. Diderot et D’Alembert en donnait une définition très précise. Cet outil était alors considéré comme « une prothèse technologique », permettant de transporter de lourdes charges sans avoir à toujours tout porter à bout de bras, pratique dans les chemins en terre, ou sur une route. Exceptés quelques pays et particularités, la brouette se pousse, dans le but de ne pas fatiguer celui qui l’utilise.

Dans l’Empire du Milieu

brouette chinoise une roue

Brouette chinoise à une roue

Mais ce serait en Chine où les premières brouettes auraient été construites. Une brouette à une roue centrale, parfois munie d’une voile, censée diminuer l’effort humain lorsque le vent est favorable. Généralement poussée par un homme dont son nom en chinois le confirme : du lun shou tui che (« véhicule à une roue poussé à l’aide des mains »).

Les chinois seraient donc les précurseurs en matière d’élaboration d’un engin permettant de faciliter le quotidien, avec leurs brouettes du IIIsiècle. Ils l’auraient imaginée à la période des Trois Royaumes, avec le général Zhuge Liang, afin de ravitailler ses armées et transporter ses blessés avec des brouettes, tâche qui paraît pourtant mal convenir à l’engin plutôt performant pour le transport de charges sur de courtes distances.

Mais tout porte à croire que les Grecs l’avait déjà créée quelques siècles plus tôt.

Aux bords du Nil

Les Égyptiens ont aussi pu prendre connaissance de cet outil « révolutionnaire », par le biais des Français. Arrivée tardive de la brouette, au XVIIIe siècle

« Les Français recouraient à des instruments faciles à manier et épargnant la peine, ce qui permettait une exécution rapide des travaux. Ainsi, au lieu de paniers ou de récipients, ils utilisaient de petites charrettes qui avaient deux bras allongés par-derrière ; on les remplissait de terre, d’argile ou de pierres par-devant avec grande facilité, l’équivalent de cinq paniers ; ensuite on prenait en main les deux bras [de la brouette], on poussait devant soi et la charrette roulait sur sa roue avec moindre peine jusqu’au chantier ; on les vidait enfin, en la penchant d’une main, sans aucune fatigue », racontait l’écrivain égyptien Abd al-Rahmân al-Jabarti. Fascinante, utile, la brouette s’est donc imposée sur ces terres.

Un outil qui est donc rentré dans les mœurs, toujours aussi maniable et efficace, sur tous les chemins qu’il soit. Pourquoi s’en lasser ?