Les amoureux des brouettes

C’est à se demander si certains ne vouaient pas un culte pour la brouette. Confrérie, historique… la brouette, aussi appelée bérouette, est très présente dans certaines villes. C’est le cas de Cernoy-en-Berry, renommée «Carnoué-les-Bérouettes» et on comprend vite pourquoi.

Le Journal du Gien

Une branche de bâtards royaux

La légende fait mention d’une branche de bâtards royaux qui se seraient réfugiés à Cernoy. Des cousins des Mérovingiens voire des Carolingiens. Les rois fainéants se déplaçaient en chars à boeufs; l’hypothèse de la brouette ou « bérouette » serait que la branche de cette dynastie, fortement endettée, ne pouvait prétendre se transporter ainsi, et avait opté pour la brouette. Confortablement allongé avec des coussins et soieries, le voyageur était entouré de sa suite et poussé par un chevalier-valet dit « le bérouetteux ».

A Cernoy, donc, la brouette est présente très tôt. Nouveau moyen de transport, pour faire comme si, qui va donner son nom à la Confrérie active du village : la Confrérie des Bérouetteux.

La confrérie des Bérouetteux

La Confrérie des Bérouetteux

Ils sont fiers de leurs noms, et sont fiers de pouvoir apporter leurs connaissances en termes de brouette, à qui en aura besoin.

Locale, jeudi 31 mars 2016, Le Journal du Gien

Découverte historique majeure

Le secret n’aura pas été gardé bien longtemps : dans les ruines du château de Cernoy-en-Berry, la découverte, voici quelques semaines, d’une brouette mérovingienne interpelle scientifiques et historiens.

Amoureux des vieilles pierres, Patrick et Karinne Charollois ont acheté « Le Château », route de Saint-Firmin, en 2011. Ils ont commencé par restaurer les bâtiments de ferme pour y vivre et comptent dans un avenir proche ouvrir un gîte. Du château de « La Vaizerie » construit en 1636 par Jean et Anne de Jaucourt, il ne reste que les piliers de l’entrée et une salle enterrée qui était la cuisine du château.

C’est en déblayant des gravats dans cette cave souterraine que les propriétaires ont fait cette découverte sensationnelle : une vieille brouette, dans une cavité, sorte de sépulture, accompagnée de quelques objets non moins étranges. Patrick et Karinne Charollois ont de suite contacté la « Confrérie des Bérouetteux » basée à Cernoy. Le Grand maître Jean-François DaSilva et deux membres éminents, Roland Gigon et Sylvie Trévie, se sont immédiatement rendus sur le lieu de la découverte.

Les fouilles n’en sont qu’à leur début et il est envisageable de découvrir bien des éléments importants pour la compréhension de l’histoire locale. Peut-être seront trouvés les ossements de la demi-sœur de Clovis, la princesse Berrouettée, qui aurait fini ses jours à Cernoy, oubliée de tous.

Le mystère s’épaissit encore avec les chiffres gravés sur la brouette : XLVMCCCLX (45360) un code mais avec quelle signification ?

Mais Cernoy-en-Berry n’est pas le seul village qui offre tant d’importance à la brouette. Locmiquélic nous propose un texte sur les brouettes, cœur du village à l’époque, dont voici un extrait :

C’est dire que Locmiquélic vivait au rythme de ses brouettes. Elles roulaient, elles roulaient, dès le petit matin et tard le soir, plus ou moins silencieuses, mais souvent aussi en grinçant, si l’axe de l’essieu n’avait pas été suffisamment graissé, ou brinquebalant, quand, par malheur le bandage de fer se détachait de la roue.